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Cartes "Raisonnements obliques"

Cartes "Raisonnements obliques"

Créés en 1975, Les raisonnements ou stratégies obliques se présentent sous la forme d’une boîte de 110 cartes conçues par Brian Eno & Peter Schmidt. Chacune de ces cartes contient une piste, une instruction, un principe basique destiné à relancer le travail créatif.
Selon les auteurs, il est possible d’utiliser les cartes de deux manières :

  • de manière aléatoire, une carte à la fois : choisir une carte au hasard et suivre le conseil dicté, même si celui-ci peut paraître vague ou sans lien avec l’action en cours
  • comme un paquet, un ensemble de possibilités : feuilleter et lire l’ensemble des cartes pour trouver des idées d’inspiration.
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En préambule, deux questions posées à Brian Eno lors d’une rencontre publique, le 5 novembre 1998 au Virgin Megastore des Champs-Élysées.

 

Quel est le point de départ des «Stratégies obliques» ?

Brian Eno : Ce sont justement des stratégies obliques. Il y a à peu près cent dix cartes dans le jeu. Une idée est écrite sur chacune des cartes. Chaque idée sert à vous aider à sortir d’une situation de travail délicate. J’ai recours à ce système depuis une trentaine d’années. Je m’étais rendu compte qu’en situation de pression, vous oubliez toujours vos meilleures idées. Et après avoir quitté le studio, vous vous dîtes «Mais pourquoi ne me suis-je pas souvenu de faire ceci ou cela ?». Donc j’ai commencé à établir une liste de ces choses dont je voulais me rappeler. Je vais vous donner quelques exemples de ces «stratégies obliques».

 

Vous avez dit récemment que les ordinateurs n’étaient pas assez africains. Pourriez-vous développer cette idée ?

Brian Eno : Les ordinateurs sont le reflet des hommes qui les ont développés. Et les hommes qui les ont développés vivent entièrement dans cette partie de leur corps (il montre sa tête). Donc l’acte physique d’utiliser cet objet (il montre la souris) me dégoûte. Ça me rend malade de l’utiliser, je pense que c’est une horrible machine. Quand je dis que les ordinateurs ne sont pas assez africains, je veux dire qu’ils n’impliquent aucune partie de notre corps dans un rythme physique, de façon excitante… Vous savez, nous avons ce truc ici qui s’appelle notre corps, qui a mis trois millions d’années pour arriver où il en est aujourd’hui et qui fonctionne vraiment bien. Et maintenant voilà qu’on arrive à cette machine qui n’a que 25 ans derrière elle et qu’on abandonne complètement cet outil-là (en montrant son corps). C’est complètement idiot. Je travaille tout le temps avec des ordinateurs et ça m’agace. Je me sens mourir quand je les utilise. Vous savez la raison pour laquelle les gens qui travaillent en permanence sur des ordinateurs pratiquent toujours des sports extrêmes ou bien sont sadomasochistes ? C’est parce qu’ils n’utilisent pas leur corps au quotidien. (rires dans l’assistance) Vous ne saviez pas ça ?

 

D’accord ou pas avec le concept de Brian Eno, la réflexion est intéressante. Personnellement j’ai toujours été fasciné par les mains, par exemple. Il s’agit d’un outil incroyable qui permet de tout faire par une sensibilité directement liée à notre cerveau et à notre intuition. Il s’agit là d’un retour d’expérience. Pourtant il serait peu intelligent de se débarrasser de tout support informatique et numérique en complément, mais combien nous savons les mettre en lien avec nos propres sens et notre instinct ? Les stratégies obliques empruntent ce chemin là.

 

https://uxmind.eu/2014/12/02/les-strategies-obliques/

http://www.rtqe.net/ObliqueStrategies/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pens%C3%A9e_lat%C3%A9rale

 

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