C’est quoi la “formation” ?
La formation, ça n’est pas uniquement un truc qui se passe quand un intervenant extérieur ou la personne-chargée-de-la-formation en interne enferme un groupe dans une salle pendant une voire deux journées de boulot pour leur infliger un PowerPoint.
La formation, c’est — sisisijtejurecestvrai — quand on apprend quelque chose. Peu importe qui l’enseigne et comment on se l’approprie. Dans l’esprit très corporate hacking du “qui fait quoi” plutôt que “qui est quoi”, on va chercher la connaissance là où elle est, et on n’attend pas que les RH octroient des crédits formation pour aller s’aligner en rang par deux devant une salle réservée à cet usage.
Chercher autour de soi ce qu’on a besoin de savoir sape petit à petit le silotage et la verticalité : chacun isolé dans son service ou dans son coin ignore ce que font les autres, et attend que les ordres viennent d’en haut. Alors qu’en fait, le savoir ou le savoir-faire était à portée de main depuis toujours, juste là sous ton nez mais tu es passé(e) à côté. La connaissance dont tu as besoin pourrait se trouver dans la tête de ton/ta voisin(e) de bureau, ou dans celle d’un(e) collègue d’un autre service à qui tu viens d’offrir un café. On se simplifie la vie et on vérifie d’abord si ce qu’on croit être très loin n’est pas en fait tout près.
Pour hacker la formation et accélérer la distribution des connaissances tacites, on fait le point sur ses savoirs et ses lacunes.
1. “Qu’est-ce que je peux enseigner ?”
“Qu’est-ce que je sais faire, qui pourrait aider quelqu’un d’autre ? Qu’est-ce qu’on me demande souvent de démontrer, de partager ?” Ça n’a pas besoin de devenir un séminaire avec 56 heures de TD. Quelque chose de simple qui fait gagner trente minutes par semaine à un collègue, c’est déjà merveilleux.
Tu te débrouilles en HTML ? Tu peux montrer à un(e) collègue qu’il lui suffit de copier-coller tel bout de HMTL à tel endroit pour obtenir la mise en page sur laquelle il ou elle s’arrache les cheveux depuis trois jours.
Tu a une passion bien cachée pour Excel ? Tu peux aider un(e) collègue à mettre en place des macros pour ne pas avoir à tout refaire depuis le début à chaque nouvelle feuille de calcul.
Tu as appliqué un de nos hacks du jour et ça a super bien marché ? Montre à tes collègues comment tu t’y es pris et les résultats que tu as obtenus.
Pense aux compliments qu’on te fait, à ta réputation, aux surnoms qu’on te donne : au-delà de la stricte description de ton job, pour tes collègues qui es-tu ? Madame Réseaux Sociaux ? Monsieur Orthographe ? Madame Réseautage Efficace ? Monsieur Clauses Légales ? Tu tiens le bon bout: c’est ça que les autres ont envie et besoin de savoir.
2. “Qu’est-ce que j’ai envie et besoin d’apprendre ?”
“Est-ce que quelqu’un dans ma boîte pourrait me montrer deux-trois raccourcis pour faire X ? Qu’est-ce qui pourrait me faire gagner entre 30 minutes et deux heures par semaine ? Quelle corde est-ce que je voudrais ajouter à mon arc ?”
Une fois que tu as ces deux listes, rédige ta petite annonce. Crée un marché de l’apprentissage “J’enseigne, j’apprends”. Commence simple et affiche sur un tableau ce que tu peux enseigner et ce que tu veux apprendre. Invite les collègues à s’inscrire et retrouvez-vous autour d’un café pour en discuter.
Plus d’inspiration :
Et si on lançait un RERS, un Réseau d’Échanges Réciproques de Savoirs?
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